ROCAMADOUR MUSIQUE SACRÉE,
L’APPEL DES SIÈCLES
La montagne et les hommes

Rocamadour c’est d’abord un site à l’histoire exceptionnelle où dialoguent les créations de toutes les époques : de l’art pariétal qui orne les grottes de la vallée à la cité médiévale où les siècles d’Histoire se superposent, le vertige de cet espace grandiose questionne l’homme depuis des millénaires. La montagne semble avoir gardé l’écho de ces vies et de ces espoirs, la mémoire de ceux qui nous ont précédés, comme un appel à donner de nous ce que nous avons de meilleur.

La musique sacrée comme fil d’Ariane
POULENC ET ROCAMADOUR UNE HARMONIE SACRÉE

Lorsque Francis Poulenc se rendit la première fois à Rocamadour, en août 1936, il était imprégné d’une forte émotion en apprenant la mort de son collègue Pierre-Octave Ferroud. La décollation atroce de ce musicien si plein de force l’avait frappé de stupeur. Songeant au peu de poids de l’enveloppe humaine, la vie spirituelle l’attirait de nouveau.

Dans la cité sanctuaire, face à la Vierge Noire, il est transporté par l’atmosphère spirituelle et mystique de l’endroit. Cette expérience a profondément marqué sa foi et sa composition musicale, comme il l’a écrit lui-même : « Seul, en face de la Vierge sans péché, je reçois tout à coup le signe indiscutable, le coup de poignard de la grâce en plein cœur ».

Le soir même il commence ses Litanies à la Vierge Noire, première œuvre sacrée de son répertoire, qu’il compose en seulement sept jours. Poulenc a su transcrire la spiritualité et la ferveur de la dévotion à la Vierge, dans un style à la fois intense et doux, alternant chants grégoriens et sonorités modernes.
Ses séjours fréquents à Rocamadour ont également inspiré certaines de ses œuvres les plus marquantes, telles que le Salve Regina (1941), le Stabat Mater (1950), les Quatre motets pour un temps de Noël (1952) et son opéra Dialogue des Carmélites (1957). La musique sacrée de Poulenc, souvent décrite comme un mélange de légèreté et de profondeur, reflète parfaitement la relation du compositeur avec Rocamadour, où la beauté de l’endroit se mêle à une profonde spiritualité.

Plus près de nous, c’est Francis Poulenc qui, un jour d’août 1936, se retrouve bou- leversé en passant le seuil de la chapelle, au point de commencer le soir-même l’écriture des Litanies à la Vierge Noire, une de ses œuvres les plus poignantes, cultivant jusqu’à la fin de sa vie une relation toute particulière à Rocamadour. C’est à ce même appel que répond aujourd’hui Rocamadour – Musique sacrée, en défendant une musique à la fois spirituelle et ouverte à tous, la vision d’un art qui nous élève.

DES MOMENTS DE GRÂCE

Rocamadour – Musique sacrée construit ainsi un dialogue saisissant entre la beauté de la musique et celle d’un site porteur d’une dimension spirituelle, dépassant de loin le cadre du concert classique pour devenir une expérience qui nous emporte tout entier, à l’image de Francis Poulenc. Le vertige de la montagne fait résonner de manière unique l’œuvre des hommes mais l’inverse est aussi vrai. Par cette démarche culturelle et artistique, Rocamadour interroge notre humanité, notre lien au passé et à l’avenir, en créant de ces moments de grâce dont nous avons un besoin urgent aujourd’hui.

Un nouveau rayonnement

Pour faire rayonner cette vision, Rocamadour – Musique sacrée développe trois projets ambitieux formant une structure à la fois complète et complémentaire. Il y a d’abord le Festival de Rocamadour qui, en moins de 20 ans, s’est fait reconnaître comme un événement international, réunissant plus de 10 000 spectateurs et des musiciens du plus haut niveau. Aujourd’hui, l’appel de Rocamadour rayonne également grâce à l’action de l’Ensemble la Sportelle, un ensemble vocal a cappella associé à la mission de Rocamadour – Musique sacrée, mais aussi à travers le Label Rocamadour, label discographique qui permet de faire connaître artistes et projets au-delà des frontières.

ROCAMADOUR MUSIQUE SACRÉE
LE CHEMIN DE VOIX

Le projet Rocamadour – Musique Sacrée est un projet ambitieux qui vise à célébrer la richesse de la musique sacrée occidentale. Il met en avant les différents éléments qui composent cette musique, en plaçant la voix au cœur de son activité.

Considérée comme l’un des instruments les plus puissants et expressifs en musique, la voix joue un rôle essentiel dans la transmission des émotions et dans la création de l’atmosphère si singulière de Rocamadour. Le festival s’est construit en 2006 autour d’un stage de chant choral ouvert à tous. Aujourd’hui, c’est trois stages d’été pour faire découvrir le chant à plus de 200 personnes. Le festival programme de nombreux solistes et ensembles vocaux de renom tels que le Tenebrae Choir, Sabine Devieilhe, Lea Desandre, Le Concert Spirituel ou Les Éléments.

La création de l’Ensemble la Sportelle confirme l’importance de la voix en proposant un travail collaboratif dans une formation de musique de chambre, souvent a cappella, avec un ou deux chanteurs par voix. De plus ses ateliers ouverts à tous viennent compléter la formation vocale de Rocamadour – Musique sacrée.

Enfin, le label met également en avant la musique vocale, avec notamment l’œuvre d’Hildegard von Bingen interprétée par la mezzo-soprano Anne Bertin-Hugault et l’ensemble Oriscus, ou la mélodie française dans les Contes Mystiques par le ténor Enguerrand de Hys et le pianiste Paul Beynet.

Rocamadour – Musique Sacrée est un véritable chemin de voix qui célèbre la richesse de la musique sacrée occidentale et place la voix au cœur de cette expérience musicale unique.